Sète
Plan des restrictions de voirie en cours et à venir à Sète
C'est par son action à l'échelle mondiale qu'Eugénie Cotton retient le plus l'attention. "Compagnon de route" du Parti Communiste français, son action, en France et à l'échelle mondiale, lui valut d'être prix Staline en 1950. Dans le quartier du Château vert à Sète, en hommage à son action, une école primaire porte son nom.
Cette école ne figure pas (selon la notice d'Internet) dans la liste des rues et établissements scolaires qui, en France, portent le nom de Cotton. Est évoqué tout un florilège incluant Paris et des villes de banlieue, Lanester en Bretagne, Romilly sur Seine dans l'Aube, Talange en Moselle. A Paris même, une rue dans le XIX è porte son nom. On n'enviera pas Lanester ou Talange, mais Sète rend hommage à Eugénie Cotton, même si c'est une municipalité communiste qui en a décidé ainsi. On peut le comprendre car, celle qui n'a pas adhéré au parti communiste incarnait un idéal que "le parti" proposait alors aux femmes de réaliser. Elle était mariée et avait enfanté quatre fois.
Elle était une scientifique de haut niveau (elle est docteur en Sciences physiques en 1925) et elle est une militante engagée. La notice rapporte qu'elle a "apporté son aide aux antifascistes allemands réfugiés en France depuis 1933", puis aux Espagnols opposés au régime franquiste. Elle fut démise par le régime de Vichy de la direction de l'Ecole Normale de Jeunes Filles de Sèvres en 1941. Cela ne l'empêchera pas, plus tard, d'être faite chevalier de la Légion d'Honneur.
A la Libération, dans le sillage de l'action communiste en France, elle contribue à fonder l'Union des Femmes françaises (décembre 1944), dont la présidente était Jeannette Vermeersch, la compagne de Maurice Thorez. Le mouvement, initié par le PC, s'étend, attirant, à l'image d'Irène Joliot-Curie (fille aînée de Marie Curie, éminente scientifique), les idéalistes sincères. En 1944, l'Union groupe 180 000 membres, 627 000 en septembre 1945. Cette année-là, Eugénie Cotton devient présidente de la Fédération Internationale des Femmes et rien moins que vice-présidente du Conseil mondial de la paix. C'est l'époque du Mouvement pour la Paix qui porte les espoirs d'une partie de l'opinion mondiale.
Après cinq ans de massacres et de destructions inouïs, les peuples aspirent à la paix. Dans les foyers, dans les cœurs, voilà un mot qui résonne. Et, insistera Claudine Monteil dans Marie Curie et ses filles (Calmann Lévy 2021), ce qui compte avant tout, pour beaucoup, c'est d'avoir un toit, reprendre un travail. Et quand en 1950, le Mouvement mondial des partisans de la paix lancera l'appel de Stockholm pour la paix et l'interdiction de l'arme atomique, signeront, outre les communistes, bien des gens de bonne volonté.
Ainsi de Marc Chagall, Duke Ellington, Yves Montand et un jeune étudiant prometteur du nom de Jacques Chirac. Albert Einstein refusa de signer la pétition. Pour lui, le régime stalinien n'était qu'une dictature qui désinformait l'opinion. Pas pour Eugénie Cotton.
Hervé Le Blanche
Mercredi 06 décembre 2023
à partir de 19:00
Guillaume Séverac-Schmitz a l’art de conter des histoires de familles aux destins tragiques, en s’appuyant sur les grands textes classiques. Avec Richard III, œuvre emblématique du grand William, il explore les ressorts shakespeariens et baroques des fêtes macabres.
Acteur, musicien, metteur en scène formé au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, Guillaume Séverac-Schmitz mène une belle carrière de comédien sous la direction de Christophe Rauck, Mario Gonzalez, Wajdi Mouawad, Jean-Michel Ribes, David Lescot, entre autres, se produisant également dans la Cour d’honneur au Festival d’Avignon. Il est le directeur artistique de la compagnie [Eudaimonia] implantée en Occitanie.
Pour raconter cette histoire, chaque personnage occupe une place de choix. Car au fond, la folle ascension de Richard ne serait rien sans le meurtre horrible de son frère Clarence, l’assassinat honteux d’Hastings, les malédictions prophétiques de Margaret, la résistance obstinée d’Élisabeth, la haine de Lady Anne ou l’ambition démesurée de son allié Buckingham. Au contact de Richard, tous les protagonistes se transforment en monstres et évoluent dans un monde déliquescent.
Cette pièce, empreinte de trente années de guerre civile entre les maisons d’York et de Lancastre, porte en elle toute la folie sanguinaire provoquée par la soif de pouvoir.
Pour servir ce théâtre élisabéthain, le metteur en scène retrouve les interprètes qui firent l’immense succès de Richard II. Ensemble, ils forment une troupe magnifique, incandescente !