Giec : les points clés du rapport spécial Océans et cryosphère

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Le dernier Rapport spécial du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a été approuvé le 24 septembre 2019 par les 195 gouvernements membres du Giec. Ce rapport met en avant les changements important que subissent d'ores-et-déjà l'océan et la cryosphère, qui sont pourtant indispensables à la vie sur Terre.

Changement climatique : océans et cryosphère, des systèmes vulnérables

Ce rapport spécial porte – et c'est une première -  sur l'océan et la cryosphère (les régions gelées de notre planète, glaciers, neige, calottes glaciaires, banquise, sols gelés) dans le contexte du changement climatique (IPCC Special report on the Ocean and Cryosphere in a Changing Climate). Il a été rédigé par 104 scientifiques dont Samuel Morin de Météo-France, issus de 36 pays qui se sont appuyés sur 6 981 publications et études. Long de 800 pages, il a fait l'objet d'une analyse approfondie puisqu'il a suscité plus 30 000 commentaires à l'occasion de la relecture des experts de 80 pays différents.

Ce rapport met en avant les changements importants que subissent d'ores-et-déjà l'océan et la cryosphère, qui sont pourtant indispensables à la vie sur Terre. Selon les scientifiques à l'origine de ce rapport, l'océan se réchauffe, s'acidifie et devient de moins en moins favorable à  la vie des espèces. En outre, la fonte des glaciers et des calottes glaciaires entraîne une élévation du niveau de la mer et des phénomènes côtiers extrêmes de plus en plus intenses.

Ces conséquences ne sont pas sans inconvénients majeurs pour la faune, la flore et les populations vivant dans des régions de haute montagne (670 millions de personnes) et celles vivant dans des zones côtières de faible altitude (680 millions). Enfin, quatre millions de personnes établies dans l'Arctique et 65 millions dans de petits États insulaires en développement sont particulièrement soumis à l'évolution de ces régions.

Le rapport conclut qu'il est temps de tout mettre en œuvre pour faire en sorte que le réchauffement planétaire soit aussi faible que possible, en se conformant aux objectifs de l'Accord de Paris en 2015.
« La haute mer, l'Arctique, l'Antarctique et la haute montagne peuvent sembler lointains à bien des gens », a déclaré Hoesung Lee, président du Giec. « Or nous dépendons d'eux et sommes marqués, directement ou indirectement, par leur influence de bien des façons – dans les domaines du temps et du climat, de l'alimentation et de l'eau, de l'énergie, du commerce, des transports, des loisirs et du tourisme, de la santé et du bien-être, de la culture et de l'identité.  Si nous réduisons fortement les émissions, les conséquences pour les populations et les moyens d'existence n'en seront pas moins éprouvantes, mais elles pourraient être plus faciles à gérer pour les populations les plus vulnérables », a ajouté Hoesung Lee.

 

Changement climatique : les points clés du rapport Océans et cryosphère

1. Il y a urgence à agir

Le réchauffement planétaire a déjà atteint 1 °C au-dessus des niveaux préindustriels, en raison des émissions passées et actuelles de gaz à effet de serre. Il existe un nombre considérable de preuves indiquant que ce réchauffement a de graves conséquences sur les écosystèmes et les populations.

Le dernier Rapport spécial du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) souligne qu'il importe de définir, de toute urgence, des mesures prioritaires opportunes, ambitieuses et coordonnées pour faire face aux changements durables sans précédent que subissent l'océan et la cryosphère. Le rapport met en lumière les bénéfices d'une adaptation ambitieuse et efficace au profit du développement durable et, à l'inverse, les coûts et les risques toujours plus élevés liés à l'inaction.

2. L'océan se réchauffe, devient plus acide et moins fécond

  • L'océan a absorbé plus de 90 % de la chaleur excédentaire du système climatique. D'ici à 2100, il absorbera 2 à 4 fois plus de chaleur que pendant la période allant de 1970 à l'heure actuelle si le réchauffement planétaire est limité à 2 °C, et jusqu'à 5 à 7 fois plus, si les émissions sont plus élevées.
    La fréquence des vagues de chaleur marines a doublé depuis 1982 et leur intensité augmente. Dans le futur, elles seront 20 fois plus fréquentes avec un réchauffement de 2 °C et 50 fois plus fréquentes si les émissions continuent d'augmenter fortement.

  • L'océan a absorbé 20 à 30 % des émissions anthropiques de dioxyde de carbone depuis les années 1980, ce qui a entraîné son acidification. S'il continue d'absorber du carbone jusqu'en 2100, il deviendra toujours plus acide.

Ces bouleversements des océans ont des répercussions sur la répartition et l'abondance de la faune et de la flore marines. Les changements dans la répartition des populations de poissons ont réduit le potentiel de capture global. À l'avenir, ce potentiel diminuera encore dans certaines régions, en particulier les océans tropicaux, mais augmentera dans d'autres, telles que l'Arctique.

3. En haute montagne, la fonte des glaciers et de la cryosphère s'accélère

Les glaciers, la neige, la glace et le pergélisol sont en déclin et continueront de l'être. Ce recul devrait accroître les risques pour les populations, comme les glissements de terrain, les avalanches, les chutes de pierres et les inondations.
Les glaciers plus petits d'Europe, d'Afrique de l'Est, des régions tropicales des Andes et en Indonésie, devraient perdre plus de 80 % de leur masse actuelle d'ici 2100 selon les scénarios d'émissions élevées

Le déclin de la cryosphère en haute montagne continuera d'avoir des répercussions négatives sur les loisirs, le tourisme et l'identité culturelle des populations.

À mesure que les glaciers de montagne reculent, ils modifient également la disponibilité et la qualité de l'eau en aval, ce qui a des répercussions sur de nombreux secteurs comme l'agriculture et l'hydroélectricité.

4. Recul de la banquise arctique et fonte du pergélisol

L'étendue de la banquise arctique diminue et perd en épaisseur.

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