Samedi, des pluies sont prévues du Massif central aux Hauts-de-France le matin, puis sur un tiers est du pays en journée. Des orages sont possibles des Cévennes au piémont ardéchois et à la vallée du Rhône. Les cumuls de pluie pourraient avoisiner les 50 mm sur le relief. Les températures seront parfois en baisse à l’est.
Fortes vagues et vents forts d’est à la côte. Dès vendredi soir, la conjonction d’une surcote et du déferlement des fortes vagues pourra occasionner des submersions locales sur le littoral des départements de l'Hérault, du Gard, des Bouches-du-Rhône, et des Alpes-Maritimes. Le maximum d'intensité des vagues est attendu samedi matin. Les forts vents d'est s'atténuent samedi après-midi.
Dimanche, des pluies soutenues, particulièrement marquées pour la saison, sont attendues sur la région PACA et les Cévennes. Ces précipitations devraient se produire en deux salves, l’une en fin de nuit et matinée, l’autre en fin de journée et la nuit de dimanche à lundi. En 24h, on attend entre 30 et 50 mm de pluie en région PACA, avec localement 70/100 mm du Var aux Alpes-Maritimes, voire 120 mm côté Cévennes. Ces cumuls de pluie se produiront dans un contexte où les sols sont déjà proches de la saturation pouvant induire des inondations.
On peut également signaler un vent de sud à sud-est assez fort, avec des rafales atteignant fréquemment 70 à 80 km/h.
Ailleurs en France, le temps s’annonce également souvent instable, pluvieux, au moins passagèrement, avec plusieurs zones de pluies parfois orageuses.
Lundi, la France se retrouvera dans un ciel de traîne, active au nord sous l’air froid d’altitude, mais ménageant largement de belles éclaircies. L’ambiance sera encore assez ventée et relativement plus fraîche que dimanche.
Neige et risque d’avalanche élevé sur les Pyrénées et les Alpes du Sud
La neige sera présente samedi sur les Alpes du Sud et les Alpes frontalières souvent au-dessus de 1800 mètres avec 10 à 30 cm de neige fraîche à partir de 2000 mètres, voire localement 50 à 75 cm possibles sur la Haute-Maurienne samedi et 80 cm entre dimanche et lundi sur les Écrins et le Mercantour.
Le risque d'avalanche s'annonce marqué ou fort sur l'ensemble des massifs des Alpes comme des Pyrénées. Les cumuls de neige les plus importants sont attendus en Haute-Maurienne près de la frontière italienne samedi ou dans les Alpes du Sud, des Écrins au Mercantour dimanche.
Dans les Pyrénées, l'ouest de la chaîne a également connu des précipitations importantes en fin de semaine, sous forme de neige au-dessus de 2200 à 2400 m environ et devrait encore recevoir de la neige, y compris à des altitudes plus basses ce week-end.
Des épisodes de pluies méditerranéennes récurrents en mars 2024
Dans le quart sud-est, les épisodes de pluie marqués ont été récurrents en mars, les 80 mm en 24 h ont été atteints au moins localement en PACA le 3 mars, le 9 mars, le 26 mars. À chaque fois dans les Cévennes, des valeurs supérieures ont été mesurées, allant jusqu’à plus de 200 mm en 24 h la journée du 9 mars.
Une telle succession d’épisodes pluvieux est inédite pour un mois de mars, avec plusieurs records mensuels de précipitations dans le Sud-Est, notamment :
- Annonay (07) : 137 mm au 28/03 (précédent record: 119,9 mm en 1991) ;
- Cannes (06 ): 234,8 mm au 28/03 (précédent record: 234,6 mm en 2013) ;
- Fréjus (83) : 221,5 mm au 28/03 (précédent record: 207,7 mm en 1946) ;
- Nîmes (30): 191 mm au 28/03 (précédent record: 159 mm en 2013) ;
- Avignon (13): 110 mm au 28/03 (précédent record: 87 mm en 2001).
L’œil de l’expert
La récurrence de ces épisodes est liée à une propension marquée à avoir des courants de sud-ouest, en lien avec des vallées froides d’altitude et une activité dépressionnaire plus marquée que de coutume entre l’Irlande et le Portugal. Cette configuration a permis à de multiples reprises des situations de type “ épisode méditerranéen ”.
Les pluies méditerranéennes sont le plus souvent rencontrées à l’automne. On a toutefois pu observer ces dernières années des épisodes de fortes précipitations au printemps près de la Méditerranée. On observe des précédents en mars comme en 2022, 2020, 2013...
- mars 2022 : plus de 400 mm relevés sur les Cévennes héraultaises, jusqu’à 150 mm en plaine, à Béziers (34) par exemple ;
- mars 2013 : 232 mm à Portel-les-Corbières (11), 180 mm à Durban (11), 151 mm à Céret (66), 171 mm à Opoul (66), 222 mm à Solenzara (2A), 179 mm à Conca (2A) ;
- mars 2011 : cumuls de 250 à plus de 500 mm sur les Cévennes et le sud des Pyrénées-Orientales, 100 à 250 mm sur le reste du Languedoc-Roussillon et 150 à 200 mm sur la façade orientale de la Corse.
Quel lien avec le changement climatique ?
Le nombre d'événements de fortes précipitations près de la Méditerranée varie fortement d’une année à l’autre. On note cependant :
- une intensification des fortes précipitations entre 1961 et 2022 : augmentation de 12 % des maxima annuels de cumuls quotidiens ;
- un doublement de la fréquence des épisodes méditerranéens les plus forts entre 1961 et 2022.
Les études scientifiques s’accordent pour conclure à une augmentation de l’intensité de ces événements méditerranéens dans un climat plus chaud. Le sixième rapport du GIEC indique une augmentation des pluies extrêmes sur le nord-ouest de la Méditerranée avec une confiance faible pour le niveau de réchauffement 1,5 °C et une confiance élevée pour 4 °C de réchauffement au niveau mondial.
