LA PECHE PROFESSIONNELLE FACE A LA MULTIPLICATION DES USAGES MARITIMES AVEC LA SATHOAN
LA PECHE PROFESSIONNELLE FACE A LA MULTIPLICATION DES USAGES MARITIMES AVEC LA SATHOAN
LA PECHE PROFESSIONNELLE FACE A LA MULTIPLICATION DES USAGES MARITIMES AVEC LA SATHOAN
CAMPAGNE THON ROUGE 2023 : elle tient ses promesses
| Sathoan Sète, France, le 2 juin 2023 -
Les années se suivent et se ressemblent pour les pêcheurs de la Coopérative des Pêcheurs de Sète (SATHOAN). Le thon rouge est toujours au rendez-vous, en quantité et en qualité. La campagne de pêche des senneurs a débuté le 26 mai dernier. Pour les navires adhérents de la SATHOAN, elle se terminera dans les prochains jours.
Les premiers navires sont sur la route du retour depuis le 1er juin 2023. Les senneurs de la SATHOAN ont quasiment pu pêcher les 3 500 tonnes de quota qui leur étaient allouées selon les mêmes modalités que les années passées : pêche conjointe, observateurs pour le contrôle à bord, déclaration des captures en temps réel, demande d’autorisation pour chaque étape. Pour les navires pêchant autour des Baléares, la campagne est quasiment finie. Pour les quelques navires travaillant au large de Malte, la campagne va encore durer quelques jours, les conditions météorologiques ayant été moins favorables.
"La particularité de l’année ne concerne pas la pêche en tant que telle mais la participation de la SATHOAN et de ses adhérents au programme scientifique devant permettre de mieux connaitre les dynamiques migratoires du thon rouge face, notamment, au changement climatique. Il s’agit du projet PROMPT, mené par Ifremer. Pour cela, des méthodes innovantes ont été développées pour permettre un suivi in vivo de l’animal. Cette année, l’objectif était de marquer 18 thons rouges, 10 thons à Malte et 8 aux Baléares, directement dans les sennes afin de les libérer après le marquage. C’est une première !"
En parallèle, un système est en phase de test pour comprendre ces dynamiques via notamment la mesure de fréquences cardiaques grâce aux marquages faits sur des thons en cage en 2022.
Dans le cadre du projet PROMPT, d’autres marquages sont prévus en Atlantique et en Méditerranée à partir d’autres engins. Bertrand Wendling, Directeur Général de la SATHOAN a indiqué être « fier de participer activement à ce projet de recherche afin de continuer à contribuer à une meilleure connaissance de cette magnifique ressource pour permettre une pêche durable et responsable de tous les adhérents ».
Pour rappel, le thon rouge pour la SATHOAN c’est 14 senneurs et 60 petits métiers (canneurs, ligneurs, palangriers), 4 160 t de quotas pour 2023, 350 marins.
Pour plus d’information sur le projet PROMPT : https://sathoan.fr/
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Sète, France, 24/02/2023 – La Coopérative des Pêcheurs de Sète (SATHOAN) accueille avec consternation la proposition récente du paquet « pêche et océan » du Commissaire européen à l’Environnement. Elle appelle les décideurs européens à reconsidérer leur position et à travailler avec les parties prenantes concernées pour trouver des solutions durables et équitables pour tous.
La Région lance un nouveau dispositif dédié à la décarbonation des navires
de pêche
Les enjeux de décarbonation sont au cœur du Pacte vert pour l’Occitanie et de la stratégie régionale pour devenir la première région d’Europe à énergie positive. Cette ambition repose notamment sur la décarbonation des navires de pêche, qui peut s’avérer difficile à mettre en œuvre d’un point de vue technique et réglementaire. Ainsi, réunis sous la présidence de Carole Delga ce jeudi 9 février, les élus de la Commission permanente ont validé le lancement d’une nouvelle mesure visant à faciliter et à soutenir la décarbonation des chalutiers d’Occitanie.
Les mesures du Fonds Européen pour les Affaires Maritimes, la Pêche et l’Aquaculture (FEAMPA) gérées par les Régions portent sur le développement local et le soutien aux entreprises des filières pêche et aquaculture. A ce titre, sur la période 2021-2027, la Région Occitanie a obtenu une dotation de 16,7 M€, en hausse de 23% par rapport à la période précédente.Ce fonds permet notamment d’accompagner les filières halieutiques dans leur adaptation au changement climatique afin de concilier rentabilité économique et préservation de l’environnement marin.Dans ce cadre, la Région a décidé d’engager un nouveau dispositif pour soutenir la modernisation et la décarbonation de la flotte de pêche régionale, pour partie vieillissante.
« Sur terre comme en mer, l’urgence c’est d’accompagner le changement de modèle. Et la question de la décarbonation est centrale si nous voulons opérer une véritable bascule énergétique. Dans les faits, cela reste coûteux et compliqué à mettre en œuvre pour les chalutiers. J’ai donc souhaité que la Région puisse les accompagner pour faciliter cette transition, notamment sur le volet financier.Parallèlement, nous poursuivrons les négociations auprès des instances européennes pour faire évoluer la réglementation, par exemple en autorisant la transformation des navires ou l’augmentation de leur capacité indispensable à cette décarbonation, sans que cela soit vu comme une volonté d’augmenter l’effort de pêche.
Réduction des émissions carbone, préservation des milieux marins, soutien aux professionnels, l’Occitanie s’engage pour une transition verte au service de l’économie bleue. C’est la vocation de notre Plan Littoral 21. C’est la croissance en conscience que je défends pour l’avenir de nos territoires et de notre pays » a notamment souligné la présidente de Région, Carole Delga.
Opérationnel à compter du 9 février,ce dispositif permettra de soutenir la modernisation de la flotte de pêche par des investissements visant la réduction dela consommation énergétique des navires(économètre, tuyère, modifications de la coque : foil, etc.). L’aide attribuéereprésentera 50% du coût total du projet.
La quarantaine de chalutiers d’Occitanie est éligible à cette mesure, pour laquelle la Région prévoit une première enveloppe de 200 000 €. Les économies de carburant réalisées pourraient atteindre 20%, soit 64 000 litres par bateau chaque année,représentant une réduction des émissions carbone de l’ordre de 171 tonnes par bateau et par an.
LE PROJET PROMPT (2020-2025), amélioration de la connaissance sur la biologie du Thon Rouge pour une gestion durable de la ressource
Au Parc Naturel marin du Golfe du Lion, la pêche aux poulpes - Octopus vulgaris - à l’aide de pots et de nasses, est sous contrôle...
Photos : illustrations
Selon le Parc Naturel marin du Golfe du Lion
La pêche aux poulpes - Octopus vulgaris - à l’aide de pots et de nasses est l’une des pêcheries clef pour les pêcheurs professionnels aux petits métiers de la côte. Un travail collaboratif entre pêcheurs, organisations professionnelles, scientifiques et gestionnaires a été réalisé sous l’impulsion de la profession et a permis l’homogénéisation des mesures de gestion à l’échelle du Parc pour une pêche durable de cette espèce dans l’intérêt de tous. Le conseil de gestion du Parc a adopté les propositions élaborées.
La pêche professionnelle aux poulpes à l’aide de pots et de nasses est encadrée depuis 2018 par délibération du Comité Régional des Pêches Maritimes et des Elevages Marins d’Occitanie par l’arrêté (R93-2022-01-03-000006). Ce dernier inclut :
Le terme « marine » peut avoir des sens divers selon que l’on parle d’une peinture de genre, des bureaux de la Marine ou de la Marine française qui parlait, dans Marius, par la voix d’Escartefigue, le capitaine du « ferry boite ». A Sète, jusqu’aux années 80, on était fier de « notre marine » qui était un marché aux poissons, en contrebas de l’actuel office du tourisme, proche des quais , donc du rivage marin.
Le bâtiment était strictement utilitaire : deux voûtes de béton gris reposant sur des piliers garantissaient les étals des intempéries. Entre l’actuel escalier de la macaronade et la route, se vendaient là, tous les jours, les produits de la mer, poissons divers et coquillages. Ce qui faisait l’attrait de la marine, c’était la fraîcheur des produits de la pêche, vendus sur les lieux de leur débarquement. Pour une part, les femmes de marins y vendaient la part du matelot. Alors, on vantait les poissons que « la glace n’avait pas touché », l’arrivage du jour, les maquereaux « de la ligne ».
Et les coquillages, surtout les moules et les bijus. Ces bijus à l’aspect de patates de mer, à l’épaisse peau brune qui les fait classer par les savants chez les « tuniciers », car ils seraient revêtus d’une tunique. Certains ont gardé de leurs souvenirs d’enfance le goût âpre et quelque peu amer des bijus, « pleins d’iode » et qui « fortifiaient » les moins costauds. On mâchait un peu la chair et puis, on avalait ; on finissait par en aimer l’amertume.
Sollicitées, les archives nous apprennent que c’est en 1934, sous la municipalité d’Escarguel que l’on se soucia d’un abri pour les produits de la pêche, afin de les garantir de la pluie et surtout du soleil. En mai de la même année, une lettre du syndicat des patrons et matelots pêcheurs attira l’attention du maire sur le fait que « la saison des grandes chaleurs approche » et de ne pas laisser « notre produit de pêche reposer à la rage du soleil ». La municipalité délibère, consulte et vote un crédit de 44 000F. En outre, les pêcheurs étaient exemptés des droits habituels perçus sur les marchés. C’est la société « Roussillonnaise d’entreprises » qui se charge des travaux après que le comité consultatif du port, le service maritime et les Ponts et Chaussées eurent approuvé le dossier, sans oublier l’administration des Domaines qui concéda le terrain. L’emplacement était bien choisi, à la fin du quai, là où, à cette époque, la circulation était nulle.
Cette première marine à toit plat fut-elle reconstruite après 1945 ? Toujours est-il que chalands et poissonniers firent de la « Marine » un lieu actif, vivant. Quand il disparut, la dernière marchande que tout le monde appelait « Caroline » résista longtemps. Elle ne devait pas venir là seulement pour l’argent.
La réaction de François Liberti sur le communiqué de François Commeinhes au sujet de la crise de la pêche
"La crise de la pêche est d’abord politique ! Depuis plusieurs jours la presse relate ce qu’elle appelle la crise de la pêche méditerranéenne, avec son lot de conséquences locales lourdes pour le port de Sète. Soyons clairs, la crise de la pêche c’est d’abord la crise des choix politiques « des libéraux de tous poils de droite et de gauche » qui ont abandonné la souveraineté nationale de la gestion de la ressource, des littoraux et des activités maritimes à l’’Europe. Politique parce que « l’Europe bleue » a fait la part belle aux lobbies de « l’agrobusiness » actionnaires des grandes flottes industrielles au détriment des pêches artisanales. Politique parce que la spécificité méditerranéenne, revendiquée depuis toujours par les pêcheurs, les syndicats, les prud’homies, et à laquelle j’ai consacré des années d’intervention du local à l’Europe, en passant par l’Assemblée Nationale, est une réalité fondée sur le principe de la protection de la ressource avant même que l’UE existe. La multiplication des directives communautaires au nom de la, protection des ressources n’a que trop souvent ciblé l’arrêt de l’activité la pêche artisanale, comme remède."
"A coup de subventions publiques cela fait des années que l’Europe finance les plans de sorties de flottes, le déchirage des navires, la suppression d’emplois, laissant l’espace littoral à l’envahissement touristique, Immobilier avec un environnement bétonné. Ces subventions publiques pour casser l’emploi seraient plus utiles à conforter une pêche durable, à préserver les règlements prud’homaux (interdisant en méditerranée les marées, la pêche à la civelle, la coopération conchylicole dans les lagunes, etc) et faire de la spécificité méditerranéenne un modèle de développement protecteur de la ressource et de l’emploi. Et que dire des insuffisances de l’Etat. La sardine grossit sur les côtes italiennes, espagnoles, dans l’étang de Thau, mais pas dans le golfe du Lion, pourquoi ? La pollution du Rhône et ses conséquences sur le plancton ? "
"Les pêcheurs réclament et attendent depuis plus de dix ans un travail spécifique sur cette espèce pour le golfe du Lion, et des réponses cohérentes. Malgré la catastrophe annoncée pour l’avenir de la pêche, tout est encore possible, les pêcheurs et les instances professionnelles ont donné les éléments, fait des propositions, ils ont donné les clés pour que la spécificité méditerranéenne devienne la réglementation de la gestion de la ressource pour notre littoral. C’est un choix politique qui s’impose à tous du local à l’Europe."
François Liberti
Ancien député maire de Sète
Pêcheur à la retraite